
John-Samuel est récipiendaire de la bourse de soutien au doctorat (4 ans) de la Chaire.
Expressions et narrations du mal-être au Nunavik : paroles, espaces et lieux de souffrance et de guérison
Sous la direction de Michelle Daveluy (anthropologie, Université Laval) et Marc-Antoine Mahieu (INALCO)
D’importantes vagues de suicides surviennent parmi les Inuit du Canada depuis au moins trois décennies, ce qui témoigne d’un manque fondamental de bien-être né d’un contexte sociohistorique marqué par l’interférence des liens sociaux traditionnels depuis la deuxième moitié du XXe siècle. C’est donc en arrière-fond de ruptures à divers niveaux que le suicide est devenu un idiôme de détresse culturel (Kral 2012 : 318), une façon normalisée pour exprimer un mal-être individuel et collectif (Stevenson 2014). À partir de ce sombre constat, je propose une étude de la diversité des façons pour exprimer, évoquer et ressentir cette souffrance et leur variation selon le contexte. J’étudierai ces contextes, et ceux favorisant des idiomes et relations guérisseuses, par une combinaison d’approches issues de la dimension relationnelle de la maladie (Kleinman, Kleinman 1991), l’analyse des pratiques langagières (Siran, Masquelier 2000) et l’étude ethnolinguistique de champs de sémantiques de l’inuktitut (dorais 2010; Therrien 1987). J’observerai le rôle agentif de l’espace et du contexte (Blommaert et al. 2005) sur la parole et je réaliserai des entretiens auprès d’un éventail diversifié de personnes de chaque communauté concernées par la souffrance.
John-Samuel a créé une page Facebook et un blogue pendant son séjour à Tasiujaq, qui s'est déroulé en partie pendant le grand confinement du printemps 2020.
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